Radicalisation et extrémisme violent à l’ère du Web
La radicalisation et l'extrémisme violent à l’ère du web sont un véritable problème pour les pays du monde notamment ceux du Sahel.
Les groupes armés non-étatiques, GANE, profitent de ce vaste réseau qu’est Internet pour accentuer le phénomène de radicalisation et de l’extrémisme. Les réseaux sociaux sont le terrain de jeux favoris de ces derniers car les jeunes y sont présents et ne connaissent pas les rouages de ce monde virtuel.
L’émergence de ce phénomène de radicalisation est un véritable enjeu ou intervient la force publique, et ce face à la recrudescence des actes terroristes.
Radicalisation et extrémisme violent
L’extrémisme violent comprend le terrorisme et tous les autres types de violence fanatique ou haineuse basée sur une idéologie. Ils apparaissent sous différentes formes.
Les formes d’extrémisme
Les personnes à l’origine de discours extrémistes, politique ou même religieux profitent du comportement des jeunes sur Internet pour répandre leurs messages. C’est à travers les réseaux sociaux que cela se déroule. Plusieurs méthodes sont utilisées, « de la satire, du divertissement ou de l’information politique. Des films, des chansons, mais aussi des sonneries de téléphone mobile ou des fonds d’écran sont des moyens populaires de répandre des idéologies et des messages de haine ».
Les droits humains, l’égalité, la liberté ou la tolérance qui constituent des valeurs démocratiques sont à l’opposé des discours extrémistes. Leurs objectifs, scinder le monde en amis et ennemis, et attiser les ressentiments les uns envers les autres.
Sur Internet, l’extrémisme et radicalisation se passent généralement sur les réseaux sociaux, certains blogs ou encore dans les espaces dédiés commentaires. Ce sont autant de plateformes pour exprimer des opinions, tenir un discours public ou faire de la propagande. De plus en plus, souvent, ces canaux digitaux sont utilisés pour répandre des opinions extrémistes ou utilisés à enrôler des membres dans des groupes fanatiques.
La radicalisation
Sur Internet, la radicalisation est devenue un concept courant dans une société de plus en plus connecté.
Sur le web, les opinions extrémistes se diffusent à tire-d’aile que dans le monde réel. Notons également que son seuil d’arrêt empêchant toute adhésion à des propos extrêmes y est aussi plus bas. Cela s’explique par le fait qu’Internet permet à toute personne d’exprimer publiquement ses idées sans devoir révéler sa vraie identité. Il est d’autant plus facile de créer une fausse identité ce qui favorise la naissance de Fake news et la manipulation.
En somme, le sentiment d’appartenance à un groupe ou à une communauté se développe plus vite sur Internet, ce qui peut augmenter la montée de radicalisation.
Les réseaux sociaux sont particulièrement utilisés par les groupes extrémistes comme moyen de propagande pour attirer, radicaliser et recruter de nouveaux membres.
Il est à noter qu’il n’existe aucune statistique des cas d’extrémisme. La zone d’ombre est donc élevée.
Initier aux médias et à l’information pour prévenir
L’initiation aux médias et à l’information apparaît comme un moyen de prévention contre l’extrémisme violent.
L’objectif de cette démarche permet d’identifier les bonnes pratiques et de les rendre accessibles à l’échelle nationale.
Au Niger, sous financement de l’UNICEF, Search For Common Ground (Search) en partenariat avec Social Change Factory (SCF) met en œuvre un projet dénommé Plateforme Jeunes. Ce projet vise principalement la mise en place d’une « plateforme physique, digitale et médiatique pour l’éducation et la mobilisation des enfants et des jeunes pour la paix au Niger ».
Ce projet couvre l’ensemble du territoire nigérien, et ce, pour une durée d’une année. Grâce à l’innovation de ce programme, les jeunes seront mobilisés, rassemblés et formés en présentielle et en ligne à travers la “plateforme d’apprentissage en ligne” développée. Aussi, les enfants et les jeunes seront initiés à la recherche des solutions aux problèmes qui les touchent à travers des plaidoyers pour une meilleure prise en compte de leurs besoins par les décideurs.
Qu’il s’agisse des enfants et adolescents, du primaire à l’université seront sensibilisés et responsabilisés sur les enjeux liés à la paix, la cohésion sociale ainsi qu’à l’éducation.
Dans un rapport du Groupe de haut niveau pour l’Alliance des civilisations, on peut lire comme recommandation la mise en place des programmes d’éducation aux médias dans les écoles. « En particulier, au niveau de l’enseignement secondaire, pour aider à développer le sens du discernement et de l’approche critique face aux reportages chez les consommateurs de médias ». Ceci permettra de « favoriser la sensibilisation aux médias et le développement de l’éducation à Internet afin de lutter contre les perceptions erronées, les préjugés et les discours de haine ».
''S’il est impossible de nier le rôle important d’Internet dans la globalisation de certains discours extrémistes, ainsi que de certaines formes de radicalités et de mouvements clandestins violents, il est plus difficile de cerner son poids exact en ce qui a trait aux trajectoires et aux dynamiques individuelles de radicalisation dans l’extrémisme violent ou le terrorisme.'' (IHEM)
Auteur : Faride Boureima - Blogueur humanitaire
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